mercredi 4 décembre 2013

Super Teacher et les gens qui puent.

Aujourd'hui, mes bichons, nous allons parler de gens qui puent. Non, ce n'est pas une métaphore. 

La première fois que j'ai fais une connexion entre les thèmes "odeur nauséabonde" et "collège", c'était quand j'étais moi-même une gentille petite collégienne à la salopette pimpante. Oui, j'avais une salopette. Et un pantalon rouge à carreau aussi. La classe incarnée. Bref.

A chaque fois que nous allions en cours de math, le passage de la porte était compliqué. Depuis le couloir où nous pouvions encore respirer l'air frais, nous franchissions lentement et à reculons le cadre de la porte. Brusquement, l'odeur aigre des aisselles du prof/de plusieurs heures de présence de troupeau d'élève en pleine puberté nous piquait les narines.
Oui, la salle de M. **** puait la mort. Mais étonnamment, au bout de 5 mn, nous ne sentions plus rien. A croire que nous avions fusionné avec l'odeur d'opossum crevé.
(Si, si, les copines, dédicace, je sais que vous vous souvenez aussi)

Puis, hier matin, alors que j'avais réussi à enfouir très très profondément ce souvenir dans les affres de ma mémoire, j'ai entendu un élève dire en rentrant dans ma salle "Aïe, ça pique le nez..."

Quoi ? Qu'entends-je ? Je pue du cul des aisselles, c'est ça ? Remise en question totale de mon hygiène, bouleversement profond de mon moi-même, mon dieu-je-suis-devenue-la-prof-qui-pue-tout-le-collège-se-moque-de-moi.

Bon. Calme toi, Super Teacher, peut-être que tu t'emballes un brin, que je me dis alors.

Donc j'ai décidé que ce n'était en aucun cas ma faute (je te jure, chéri lecteur, je me lave tous les jours et je frotte bien les coudes, parce que parfois, ça pue les coudes). Ce sont mes élèves qui puent. Bim.

J'aborde en fait un vrai sujet de société, même si on dirait pas trop comme ça, parce que forcément, tu te dis que je peux pas parler d'un truc sérieux, hein, gros bâtard de lecteur. Mais vois-tu, il y a des élèves qui sentent mauvais. Mais vraiment très très mauvais. Du genre tu passes derrière, tu as le sentiment que ça y est, toi aussi tu sens la molaire de hyène pour les 3 prochains jours.

J'avoue que je n'ai pas les réponses à ce qui est pour moi un grand mystère : l'élève est-il dans le refus simple de se laver ? Est-ce plus grave ? Comment lui en parle-t-on ? Qui doit lui en parler ?

Et phénomène étrange et fort embarrassant, il y a parfois des classes où 4 ou 5 élèves sont concernés par le problème. Je te laisse imaginer l'ambiance (l'ambipur devrais-je dire) (je pense que c'est ma plus mauvaise blague sur ce blog).

Enfin, je parle, je parle, mais hier, à la cantine, en frappant un peu trop fort mon assiette de raviolis pour faire tomber les restes dans la poubelle, j'ai tout projeté méthodiquement contre ma cuisse.
Tapisserie de raviolis sur mon pantalon noir, du Nord au Sud*.
Je commence à me demander si je ne suis pas un tantinet maladroite.


* je t'ai entendu au fond, tu as dit "sans toucher la Corse". Trop la honte sur ta famille et tes descendants.